Martine Carret, atteinte d’un cancer du sein agressif de nature héréditaire s’est battue, pour elle et pour nous !
À 44 ans, Martine Carret repère une « petite boule » au sein en se passant de la crème solaire, que même la mammographie ne détecte pas. Suspicieuse, elle insiste pour passer la batterie d’examens indispensables au dépistage du cancer et apprend qu’elle est atteinte d’un cancer du sein agressif de nature héréditaire, celui-là même qui a emporté sa mère, sa grand-mère et deux de ses proches parentes.
S’engage alors une bataille contre l’hydre qui la tenaille, mais elle n’est pas seule, car « ce sport de combat se joue en équipe » comme le dit si justement Gérard Holtz qui a préfacé son bouquin « Cancer ? Même pas peur ! » sorti en librairie le 5 mai. Staff médical, compagnon, famille, amis, entourage professionnel jouent chacun leur rôle, l'amour est plus fort que tout.
Et Martine de se « dédoubler » pour ne pas céder aux premiers avis médicaux, acceptables ou pas. Son message est un cri de révolte contre l’ignorance et les inégalités de prise en charge. Et d’insister sur l’importance de se faire dépister bien avant les 50 ans recommandés, car « soigné à un stade précoce, un cancer du sein, même héréditaire, peut être guéri, et que justement parce qu’il est héréditaire, il faut se faire suivre hyper jeune et ne surtout pas attendre d’approcher la cinquantaine pour passer une mammographie. »
En chaque femme sommeille
une championne de la vie. »
Gérard Holtz
C’est au nom de tous les siens, de sa famille touchée depuis des générations, que Martine bardée d’énergie, de courage et de ténacité est allée plus loin, non seulement en se faisant traiter mais également en participant à la recherche, ce qui permit notamment d’identifier chez elle le gène muté BRCA qui d’ordinaire répare les tumeurs. « Sauf que les médecins de famille et gynécos de mes cousines ne connaissaient pas cette mutation et prétendaient même qu'il était impossible que leur père le leur ait transmise. J'enrageais, car ils mettaient mes cousines en danger en ne les surveillant pas. » Et de l’écrire pour le faire savoir est énorme : « Ce que je veux c’est aider les autres et réveiller certains médecins. Si j y arrive j aurai gagné mon pari… » Quelle nana !
Martine, une copine
que l’on a toute autour de nous
Des femmes, comme Martine atteinte d’un cancer du sein, pas forcément héréditaire, on en a toutes et tous au moins une parmi nos proches (famille, amis, boulot), car il touche aujourd’hui une femme sur dix et est la cause de 11 000 décès chaque année.
Martine est une de mes consœurs, que je croise de puis des années dans les conférences de presse, nous avons pas mal de centres d’intérêt en commun et notamment notre amour pour Madagascar où toutes deux avions des projets d’adoption, que Martine vu les circonstances de sa maladie a dû en toute bonne conscience laisser tomber.
Je l’ai vu au fil des mois se battre, continuer les conf’ comme d’hab’, « emperruquée », elle s’accrochait, conjuguait les verbes au futur (j’admirais son courage et sa ténacité), ne se plaignait jamais, était plutôt « agressive envers Krabus », parce qu’elle croît en la vie, et elle a carrément raison car elle l’a vaincu ce fichu crabe… Je tiens à préciser qu’à défaut d’être devenue maman, c’est une « Super Tata », rappelez vous son superbe reportage Danse avec les tortues et les Dauphins et son neveu de 6 ans, Vincent.
Martine est avant tout cela une femme passionnante, passionnée par la plongée sous-marine qu’elle pratique sur tout le globe, et une combattante pour les autres aussi, engagée pour la sauvegarde de l’environnement et des espèces marines en danger. Passionnée au point de pratiquer la plongée entre deux séances de chimiothérapie. « La force de résistance des femmes à la douleur est bien connue… En chaque femme sommeille une championne de la vie. L’adversité vous rend plus belle, votre lutte demeure exemplaire. » observe –et congratule- Gérard Holtz.
J’ai vu Martine cette semaine dans une conf’ encore, ses cheveux étaient magnifiques, elle rayonnait de joie… d’être en vie et d’avoir donné naissance à ce livre « Cancer ? Même pas peur ! » que vous allez tous lire mes chers amis lecteurs (c'est un ORDRE) car il donne la « gnacke » et qu’en plus une partie des fonds récoltés par la vente est reversé au Service d’Oncogénétique de l’Institut Curie… Faisons de leur slogan notre objectif : « Ensemble prenons le cancer de vitesse ».
« Écrire est très simple pour moi ce que je veux c'est aider les autres et réveiller les médecins! Si j y arrive j aurai gagné mon pari… »
Et Martine Carret d'insister : «Que les filles de moins de 40 ans avec des cas de cancers familiaux précoces sein/ovaires se rapprochent des consultations d'oncogénétique pour un test BRCA. En cas de mutation, des mesures de prévention sont mises en place (suivi par IRM dès 25 ans si besoin). Et que celles qui n'ont pas d'antécédents ne négligent pas leurs rendez-vous de dépistage (mammographie), dans des centres agréés. »
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• À lire : « Cancer ? Même pas peur ! », 288 pages, 18,50 €, Éditions L’Archipel. En librairie.• Contacter l'Institut Curie pour prendre conseil sur la prévention et demander une consultation de génétique en cas de suspicion familiale : www.cancerdusein.curie.fr
• Pour en savoir plus sur le BRCA, contacter le réseau spécialisé FAR en Ile-de-France : www.gynecomed.net