Biberon en verre ou en plastique ?

C’est quoi ce binz sur les biberons. Je n’intoxique pas mon bébé ?

Le Bisphenol A (BPA, un composant du polycarbonate) n’en finit pas d’alimenter une polémique dont les fondements tiennent plus des prophéties apocalyptiques que des données scientifiques. On l’accuse d’effets sur la reproduction et le développement embryonnaire, sur les perturbations endocriniennes, sur les migrations et les expositions humaines au BPA. Malgré les avis de l’AESA et de l’AFSSA, selon lesquels les biberons en polycarbonate ne présentent aucun danger, la Mairie de Paris vient de décider, au nom du principe de précaution, de n'acheter, pour les crèches de la capitale, que des biberons « sans BPA ».  Dois-je en faire autant ? Pas de panique !
Explications
Les experts toxicologues qui les ont investiguées, notamment ceux de l’EFSA (Europe) et du NTP (Etats-Unis), ont établi que si le BPA avait, selon certaines études, des effets à faible dose chez les rongeurs, on ne pouvait les extrapoler à l’homme du fait des différences significatives entre les humains et les rongeurs : l’homme métabolise et excrète le BPA bien plus rapidement que les rongeurs et les souris sont particulièrement sensibles aux œstrogènes. Enfin, les effets observés n’avaient aucune signification toxicologique puisqu’il n’y avait pas de baisse de la fertilité constatée dans les études multi-génération. D’autant que les modes d’exposition au BPA sur lesquelles se fondaient ces études n’étaient pas réalistes : in utero, en intraveineuses…
En effet, pour atteindre la dose journalière admissible actuelle (0,05 mg/kg de poids corporel) qui est déjà au moins 100 fois plus élevée que la dose pouvant générer une réaction physiologique, un enfant de 3 mois pesant 6,1kg devrait boire 36 biberons de 180 g par jour.
Le polycarbonate peut donc être utilisé pour les biberons. Sauf au Canada (peut-être). Et à Paris.
La mise en cause médiatique du BPA par une ONG date de 2000. C’est l’inquiétude qu’elle a causée dans le grand public qui a entraîné la seconde vague d’études, particulièrement centrées sur la recherche de perturbations endocriniennes.
C’est également elle qui a conduit le gouvernement canadien à envisager l’interdiction d’un produit qu’il déclare lui-même sans danger : « Il n’y a pas de risque significatif pour la santé. » et « Par ailleurs, (…) le gouvernement (…) compte interdire l’importation, la vente et la publicité des biberons de polycarbonate. »
« Le principe de précaution est un principe de raison, il n'est en aucun cas un principe d'émotion », déclarait le 3 mars dernier la Ministre de la Santé, Roselyne Bachelot, en rappelant l’innocuité du BPA aux doses résiduelles dans le polycarbonate des biberons.
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Source : PlasticsEurope