Il faut être ouvert au monde, épauler la jeunesse pour rester jeune.
Rester vivant, sensible aux pulsations de notre monde, en prise avec les jeunes, tel est le credo d’Henry Chapier qui dans son livre « Il est interdit de vieillir ! » dénonce d’écriture aux accents caustiques, une civilisation moderne effrayée par le cours du temps, qui balaie d’un revers de la main toute solidarité intergénérationnelle, et s’enfonce jusqu’à l’absurde dans un culte du jeunisme…
« S’il est difficile de garder son corps hors des atteintes de l’âge, on ne devient vieux que le jour où l’on cède à la nostalgie, et que l’on perd peu à peu la faculté de s’intéresser au mouvement des idées ou encore aux créations artistiques qui nous environnent. Une fois que l’on sait que notre apparence ne représente plus un atout majeur dans notre relation avec les autres, nous ne pouvons capter l’attention des plus jeunes ou même celle de nos congénères qu’en préservant la fraîcheur de notre esprit, la spontanéité de nos réactions et le goût de la polémique. À partir de là, c’est à notre imaginaire de jouer en secouant la moindre tendance à l’endormissement de l’instinct novateur et du sens de l’autocritique. » (page 29)
« Accepter de se résigner à mesure que l’on avance dans l’âge ne relève pas de la sagesse, mais d’une capitulation sans conditions que l’on attribue aux ravages du temps ou encore à l’ordre fatal des choses. C’est contre ce penchant démissionnaire que je me rebiffe tous les matins, impatient de construire mille projets d’avenir. Autrement dit, ce sursaut d’énergie que je recommande aux jeunes désabusés, je me l’administre en premier.
L’erreur à ne pas commettre, c’est de croire au miracle des nouveaux médicaments stimulant la vigueur sexuelle ou encore aux promesses de la chirurgie plastique. À quoi servent ces visages tendus comme la peau d’un tambour, armés de fausses dents et de lèvres charnues et dont l’expression confine à l’apparence d’une momie ? » (page 44)
(9,50 €, Éditions Publibook). Parution le 18 juin 2009.