Un risque majeur pour les femmes, mais un vaccin pour prévenir !
Le Docteur Alain Pascal, chef du service Gynécologie-Obstétrique de l’hôpital Saint-Joseph de Marseille revient sur le cancer du col de l’utérus et sur l’importance de la prévention par la vaccination.
Un cancer qui touche les jeunes filles !
On parle surtout du cancer du sein, mais le cancer du col de l’utérus est le 3e cancer le plus fréquent chez les jeunes femmes françaises, entre 15 et 44 ans : 3000 cas de cancers par an, 1000 décès.
L’institut de veille sanitaire indique que « le cancer du col de l’utérus est une maladie d’origine infectieuse (la contamination se faisant le plus souvent à l’occasion des rapports sexuels) à évolution lente qui met plus de 10 ans à se développer, depuis la primo-infection par un papillomavirus humain (HPV) oncogène… »
Le premier contact avec les papillomavirus humains survient généralement chez les adolescentes et les jeunes femmes au début de leur vie sexuelle, et 70 % des femmes sexuellement actives seront infectées au cours de leur vie. Ce qui est rassurant c’est que l’infection s’élimine spontanément sans aucun traitement dans 90 % des cas. Reste celles qui vont le développer.
Essentiel, le dépistage
Pour détecter la maladie, le dépistage par frottis est nécessaire, mais hélas pratiqué par seulement 60% des femmes âgées de 20 à 49 ans. Le dépistage sert à repérer des anomalies du col de l’utérus à un stade où il est facile de les soigner ou de les retirer, le plus souvent avant même qu’elles ne se transforment en cancer. Plus une anomalie est détectée tôt, plus les chances de guérison sont importantes.
Il est recommandé à toutes les femmes entre 25 et 65 ans, au cabinet du médecin traitant ou du gynécologue. Même enceinte, on peut effectuer un frottis sans risque infectieux ou de fausse-couche. De même, le frottis s’effectue sur la femme ménopausée, les anomalies liées aux virus HPV évoluant lentement.
Un vaccin, l’espoir d’un réel progrès
Il existe une formulation unique et originale de vaccin prophylactique spécifiquement développé pour la prévention du col de l’utérus. Destiné aux jeunes filles de 14 ans avant l’exposition au risque de l’infection, ou même aux jeunes filles de 15 à 23 ans qui n’auraient pas encore eu de rapport sexuels, ou au plus tard dans l’année suivant le début de leur vie sexuelle, il s’injecte en 3 doses échelonnées. Ce qui n’empêche pas ensuite de maintenir le dépistage par frottis, par sécurité.
C’est une avancée considérable tient à souligner le Pr Boulanger du CHU d’Amiens, « c’est la première tumeur solide dont on a percé le mécanisme et par tant, réalisé la prévention par un vaccin ! »
Plus d’informations auprès de : l'Hopital Saint-Joseph : 04 91 80 65 00, l'Institut National du Cancer et Cancer Info Service : 0810 810 821
Lire également le touchant témoignage de Sandra, 24 ans, lectrice de Jemesensbien, touchée par le papillomavirus humain, qui nous a conseillé cet article .