Ça va changer quoi cette nouvelle réglementation européenne sur «l’AB» ?
Je Me Sens Bien est allé demandé à Henri de Pazzis, Président de Pronatura ce que ça allait changer concrètement dans les pratiques de l’entreprise au quotidien. Appliqué depuis le 1er janvier 2009, ce texte réaffirme les principes fondamentaux de l’agriculture biologique, puisqu’il considère le caractère fondamental du lien au sol, interdit l’usage des produits chimiques de synthèse et exclut toute possibilité de recours aux OGM.
Dans ce domaine, les producteurs devront démontrer qu’ils ont mis en œuvre toutes les mesures utiles pour garantir l’absence de traces d’OGM. Nous regrettons cependant qu’en cas de contamination accidentelle, le seuil de déclassement retenu par l’administration soit celui de 0,9 %. Ce seuil correspond à la réglementation générale en matière d’étiquetage OGM. Le seuil de détection des laboratoires étant communément de 0,1 %, il aurait été plus cohérent avec les garanties d’exigence des filières biologiques.
En matière d’élevage, et particulièrement pour ce qui concerne le lien au sol, nous déplorons que le règlement européen interdise aux États membres d’adopter des règles plus strictes. C’était le cas du précédent règlement, qui tenait un meilleur compte des particularités nationales ou régionales, qu’elles soient d’ordre climatique ou culturel.
L’application de la nouvelle réglementation nécessitera un temps d’adaptation. Il est possible que des questionnements ou des difficultés dans sa pratique puissent permettre de la faire évoluer. Elle continuera par conséquent de faire l’objet de discussions.
Au-delà de la réglementation, ProNatura fait confiance à la volonté des agriculteurs et des sociétés de commercialisation ou de transformation qui ont créé et animé l’agriculture biologique, pour maintenir un haut niveau d’exigence. Comme ils l’ont fait avec succès dans le passé, ils sauront mettre à profit leur expérience en matière de traçabilité pour éviter toute présence d’OGM.
Pour empêcher la banalisation du bio, et maintenir un modèle économique, écologique et solidaire plus nécessaire que jamais, ils s’appliqueront des règles et des auto contrôles des plus rigoureux.
Les consommateurs européens partagent les objectifs des professionnels. Ils croient dans la capacité du mode de culture biologique à apporter des réponses concrètes à l’ensemble des questions environnementales, sanitaires et nutritionnelles. »
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