Les cancers se guérissent de plus en plus, s'ils sont découverts tôt… Reste à avoir une bonne hygiène de vie !
C’est ce que nous assurent huit éminents spécialistes en oncologie réunit sous le haut patronage du ministère de l’Enseignement supérieur de la recherche lors du VIIe Forum scientifique de l’UNESCO sur la prévention des cancers et des rechutes (les fondements scientifiques). Aujourd’hui, 2 millions de Français vivent ou ont traversé l’épreuve du cancer, et près de 8 millions de personnes meurent encore chaque année du cancer dans le monde. Comme en attestent ces chiffres, la lutte contre ce fléau est au cœur des enjeux médicaux et sociaux actuels.
De nombreuses peurs, parfois irrationnelles, demeurent dans l’esprit du public. C’est à la lumière de récents travaux scientifiques internationaux, menés par des épidémiologistes rigoureux, que ce VIIe Forum scientifique apportera au grand public un éclairage nouveau sur les facteurs favorisant le risque de cancer et sur les comportements préventifs à adopter.
Si le dernier rapport d l'INCa a souligné la baisse de la mortalité par cancer en France, il est également possible de prévenir individuellement son risque de cancer.
« Plus de la moitié des cancers pourraient être évités par une bonne hygiène de vie ! »
déclare le Pr Dominique Maraninchi.
En effet une bonne hygiène de vie permettrait d'éviter plus de la moitié des cancers. Huit experts ont ainsi fait le point sur les comportements favorables à la diminution du risque de cancer :
L'alimentation et notamment les choix nutritionnels « permettent de diminuer 30 % des risques de cancer de l’appareil digestif, du sein, de la prostate ou du poumon » déclare le Pr David Khayat, Chef de service Oncologie au sein de l’hôpital Pitié-Salpêtrière et Professeur à l’Université du Texas. « Aujourd’hui, à la lumière des résultats de centaines d’études internationales publiées dans des revues prestigieuses, il est possible de montrer les bénéfices de certains nutriments pour diminuer les risques de différents cancers. Le choix du mode de cuisson est également important pour éviter le développement de substances à haut risque cancérigène » souligne le spécialiste.
Lire également les ordonnances alimentaires du Dr Laurent Chevallier, ainsi que les conseils du Dr David Servan-Schreiber, médecin universitaire, chercheur en neurosciences, qui a créé et dirigé un Centre de médecine complémentaire à l’université de Pittsburg, lui-même en guerre contre le cancer.
Le tabac, bien évidemment, est à proscrire car il est la cause de plus d’un tiers des cancers. Particulièrement alarmant, alors que la mortalité par cancer du poumon chez les hommes de 45-54 ans est stable depuis les années 90, elle a doublé chez les femmes de cette tranche d’âge pour la même période » déclare le Pr Albert Hirsch, Pneumologue, administrateur de la Ligue Contre le Cancer.
La pratique régulière d'une activité physique est essentielle. Elle a démontré son impact en réduisant de 30 % les cancers, elle bénéficie également aux personnes ayant eu un cancer pour retrouver énergie et moral, mais aussi pour limiter les risques de récidive. Les patients diabétiques, en surpoids ou ayant des antécédents de cancer familial sont particulièrement concernées, l’activité physique leur permettant de réduire de 40 % leur risque de cancer. L’activité physique régulière a également un impact sur la diminution du risque de rechute, c’est le cas par exemple pour 50 % des femmes ayant eu un cancer du sein » explique le Dr Thierry Bouillet, cancérologue à l’hôpital Avicennes de Bobigny, président fondateur de la CAMI.
Prévenir les cancers d’origine infectieuse, en se protégeant contre les 7 virus et agents infectieux identifiés comme étant responsables de 15 à 20 % des cancers, à savoir : les infections HPV (Human Papillomavirus) responsable du cancer du col de l’utérus (à lire le touchant témoignage de Sandra), les virus de l’hépatite B et C (VHB et VHC responsables du cancer du foie, VIH, l’EBV (Epstein-Bar Virus) responsable de lymphomes et du cancer du nasopharynx, le virus HTLV-1 responsable de la Leucémie et du Lymphome T, et l’Helicobacter pylori responsable du cancer de l’estomac, insiste le Pr Antoine Gessain, Directeur de l’unité d’épidémiologie et de physiopathologie des virus oncogènes à l’Institut Pasteur.
L'exposition au soleil doit être maitrisée (les crèmes solaires ne suffisent pas !) et les examens cutanés pratiqués, grâce aux auto examens et dernières techniques non invasives de détection des mélanomes (la dermoscopie et la microscopie confocale), le risque de développer un cancer cutané lié à une exposition prolongée étant aujourd’hui de 1 sur 100, révèle le Pr Alexandre Eggermont, Directeur de l’institut Gustave-Roussy à Villejuif, Professeur au Erasmus University Medical Center à Rotterdam.
L'importance du dépistage pour un diagnostic précoce grâce aux dernières techniques de détection (angio-mammmographie, biopsie stéréotaxique…) car 42 % des cancers, s'ils sont découverts précocement ont 90 % de chance d'être guéris. Grâce à des diagnostics plus précoces, on peut encore espérer mieux : c’est le cas dans les cancers du sein, de la prostate, du côlon et de la peau qui ont près de 90 % de chances de guérison s’ils sont découverts suffisamment tôt. De plus, la recherche de bio-marqueurs dans les biopsies devient essentielle pour décider et piloter le traitement de nombreux cancers, et offrir des traitements personnalisés plus efficaces : c’est déjà le cas dans les cancers du sein, et cette démarche s’étend à de nombreuses autres tumeurs » rappelle le Pr Dominique Maraninchi, Président de l’INCa.
La prévention des rechutes par le développement de nouveaux traitements anti-rechute dans les cancers du sein, le mélanome, le GIST ou encore le rein. Si l’hygiène de vie est un élément important de la prévention du risque de certains cancers, elle l’est aussi dans le suivi médical rapproché après un cancer, via des examens (scanner, IRM, tests sanguins…) précise le Pr Martine Piccart, Présidente du « Breast International Group » et Chef du service d’Oncologie à l’Institut Jules-Bordet de Bruxelles.
« On estime que plus de la moitié des cancers pourraient être évités par une bonne hygiène de vie ! » déclare le Pr Dominique Maraninchi, Président de l’INCa. Mais la prévention a ses limites car il existe également des facteurs génétiques responsables et incontournables de processus cancérigènes.
Lire également Hygiène gourmande pour repousser cancers et autres maladies.
En savoir plus :Institut National du Cancer : www.e-cancer.fr
Ligue nationale contre le cancer : www.ligue-cancer.net
Fédération nationale des comités féminins pour la prévention et le dépistage des cancers : www.comitesdepistagecancers.fr