Paparazzi ès-insectes

J’ai trouvé une saine occupation pour cet été, appareil photo en mains, je shoote tous les insectes qui me passent sous le nez.

En cette année internationale de la Biodiversité, je photographie tous les insectes pollinisateurs et participe ainsi activement à la création de recueils de données et d’observatoires de l’état de santé de la biodiversité, à l’instar de ce qui existe déjà pour les oiseaux, les papillons (que j’ai capturé au viseur l’été dernier) ou encore les chauves-souris, une action organisée par le ministère de l’Écologie, de l’Énergie, du Développement durable et de la Mer avec des partenaires comme l’Office Pour les Insectes et leur Environnement, la Fondation Nicolas Hulot et la Fondation Nature & Découvertes ou le mécène Yves Rocher qui offre 50 millions d’arbres à la planète…

Importante la biodiversité ?
Véritable tissu du vivant, la biodiversité recouvre l’ensemble des formes de vie sur Terre et les relations qui existent entre elles et leurs milieux. Elle est indispensable à notre vie. Cette année est donc plus que jamais l’occasion de l’observer en lançant une expérience géante de science participative. Avec 60 millions d’observateurs sélectionnés, la nature a un meilleur avenir devant elle. Actuellement, on observe en France et en Europe une diminution de la diversité des insectes pollinisateurs, ce qui entraine des conséquences sur le fonctionnement et les capacités d’adaptation des écosystèmes. Plusieurs facteurs sont en jeu et interagissent : l’utilisation intensive de l’espace aussi bien dans les villes que dans les zones rurales, provoquant par exemple la disparition de multiples micro-habitats indispensables pour la reproduction et l’alimentation de nombreuses espèces d’abeilles sauvages, tout comme l’usage des pesticides (insecticides et herbicides), dans le domaine de l’agriculture, dans les zones urbanisées ou chez les particuliers.

Quels sont ces insectes pollinisateurs ?
L’abeille domestique (Apis mellifera) est l’insecte pollinisateur le plus connu du grand public.
Toutefois, cette espèce d’abeille, emblème de la pollinisation, en cache une multitude d’autres, comme les lépidoptères (papillons de jour, papillons de nuit), les coléoptères (cétoines, longicornes), les diptères (mouches, syrphes, bombyles, tachinides et autres…) et surtout les
hyménoptères (abeilles, bourdons, guêpes) pour un total de plusieurs milliers d’espèces butineuses différentes. Ces insectes remplissent un rôle fondamental dans le fonctionnement et la stabilité des écosystèmes terrestres. La très grande majorité des espèces de plantes sont dites

Les insectes remplissent un rôle fondamental dans le fonctionnement et la stabilité des écosystèmes terrestres.

entomogames, c’est-à-dire que leur pollinisation se fait par les insectes : du pollen est transporté d’une fleur à l’autre, assurant la fécondation et la production de graines, ainsi qu’un brassage des gênes dans les populations de végétaux, ce qui est important pour leur adaptation sur le long terme et pour le maintien de la diversité du vivant. C’est aussi le cas de 80 % des espèces de plantes cultivées par l’Homme et 35 % en volume de notre alimentation.

C’est quoi SPIPOLL ?
Ça fait très « people » car oui ces insectes sont les derniers people en vue, mais c’est surtout l’acronyme de Suivi Photographique des Insectes POLLinisateurs. Ce nouveau dispositif s’inscrit dans la dynamique de développement des sciences participatives initiée par le Muséum ainsi que dans les actions d’éducation et de sauvegarde de la biodiversité menées par l’Opie. Il se présente sous la forme d’un site internet inédit qui invite tous les amoureux de nature âgés de 9 à 99 ans à constituer une ou plusieurs collections de photos d’insectes pollinisateurs et à les partager sur le site Spipoll. Nul besoin de connaissances naturalistes, il me suffit d’un appareil photo numérique et d’un peu de temps.

Attitude Spipoll
1. Je commence par choisir une espèce de fleur dans le jardin, en vacances, en pleine ville ou à la campagne (les pissenlits de la pelouse, le cerisier du jardin, les coquelicots de la prairie ou toute autre chose).
2. Je me poste devant pendant 20 minutes, voire 3 jours, question de patience, et je photographie autant que possible les différentes espèces d’insectes qui se posent dessus.
3. De retour à la maison, je trie et recadre mes photos, et sélectionne une photo par espèce photographiée.
4. Grâce au guide d’identification sur Internet, je trouve le nom de chacune de ces espèces, aussi précisément que possible, captivant !
5. Enfin sur le site www.spipoll.fr, je partage mes données recueillies avec le Muséum qui les exploitera lors de recherches scientifiques.
6. Interactif, spipoll me permet de rendre mes collections accessibles aux autres participants, de consulter les leurs et de donner mon avis sur les identifications.
7. Et passionnée, je repars pour une nouvelle collection.
Cet été, je me sens utile et légère, je virevolte tel un insecte butinant la nature, lalala !

Je mets mes photos sur le site : www.spipoll.fr
Je m’informe davantage auprès du Muséum national d’Histoire naturelle : www.mnhn.fr ou auprès de l’Opie, Office pour les insectes et leur environnement : www.insectes.org