Dangereux le perchloretylene du pressing pour ma santé et l’environnement. Quelles sont les autres alternatives?
Jadis on cherchait à laver son linge le plus blanc possible, sans se soucier des produits toxiques. Aujourd’hui on demande à ce qu’il soit le plus « vert » possible tout en restant blanc de chez blanc afin de rester en bonne santé. Et ce, à la maison comme au pressing !
LIRE LE chiffre Sommes nous prêt à changer de mode de pressing.
1, 2, 3, j’arrête d’aller au pressing traditionnel !
1. Nettoyage à sec pas si sec. Pour commencer, contrairement aux idées reçues, malgré son nom, le « nettoyage à sec » consomme une grande quantité d’eau, jusqu’à 300 litres par cycle, pour refroidir le distillateur à perchlo.
2. Gare au perchlorétylène. Le nettoyage à sec nécessite l’utilisation d’un solvant chloré dont la toxicité pour l’environnement et l’utilisateur n’est plus à établir. Le perchlorétylène, longtemps la seule solution à disposition des professionnels pour le soin des textiles, est aujourd’hui remis en cause.
Pour l'Union Européenne, ce produit est potentiellement « nuisible à la santé » et « dangereux pour l'environnement ». Classé 2A, il est probablement cancérigène pour l’homme. Un homme vivant au-dessus d’un pressing fut récemment retrouvé mort dans son appartement, le corps contenait du perchlorétylène… En effet, les émanations toxiques du perchlo sont dangereuses pour les employés de la blanchisserie comme les habitants de l’immeuble, à ce titre, les pressings traditionnels sont désormais interdits dans les galeries marchandes.
3. D’autres solvants existent. comme le KWL et le GreenEarth, appartenant tous deux à la famille des hydrocarbures, donc inflammables et leur toxicité, bien que faible, n’est pas nulle. Leurs performances de nettoyage sont honorables, mais leur pouvoir dégraissant est beaucoup plus faible que le perchloréthylène.
Classé 2A, le perchloréthylène
est probablement cancérigène
pour l’homme
Le KWL est un procédé qui permettrait certes de consommer 4 fois moins d'eau et 3 fois moins d'énergie qu’un nettoyage à sec classique, mais en contre partie le KWL utilise des solvants.
Quant au GreenEarth, il s'agit là d'une solution de silicone D5, produit dérivé de la pétrochimie, qui n’a pas encore obtenu le label écologique aux États-Unis.
Vive les enseignes éco-responsables !
Bon mais mon linge, je le porte où alors ? Car 95 % des pressings sont de type traditionnel ne proposant que le nettoyage à sec à base de perchloréthylène ! Certes, l’évolution est lente mais a le mérite d’exister donc cherchons la dans notre quartier : deux enseignes à repérer Lagoon et Sequoia…
> Le procédé Lagoon d’Électrolux lancé en 2005 est destiné aux professionnels à l’intention des particuliers. Lagoon est sans solvant, une alternative au perchlorétylène, ayant recours à des lessives biodégradables ainsi qu’à l’action mécanique spécifique du tambour de la machine qui propose ainsi une centaine de programmes adaptés à chaque textile : les fibres naturelles (coton, lin, soie, cachemire, angora, pure laine vierge), les fibres artificielles (viscose, acétate) et les fibres synthétiques (acrylique, polyester, chlorofibre, sous-vêtements thermique type Damart, polaire, membrane imper-respirante type Gore-Tex). Il redonne même vit aux vêtements devenus rêches et tristounets au contact du solvant.
Sérieux ? Un peu, oui ! Convaincue des effets nocifs du perchlorétylène, l’Assurance Maladie d’Ile de France a subventionné le passage au système LagoonTM du pressing Alma 92 à Boulogne Billancourt dirigé par Monsieur Depasse. De même, Woolmark lui a accordé sa certification, attestant du total respect des lainages lors d’un lavage en machine équipé du système Lagoon. Procédé également encouragé par le Bassin Seine Normandie pour saluer la totale maîtrise de la qualité des eaux rejetées par les machines.
Pour savoir si le pressing de mon quartier est équipé du procédé Lagoon sans solvant, je scrute la vitrine à la recherche de la signalétique au petit poisson sautillant hors de l’eau (liste sur le site).
> La technologie brevetée GreenEarth mise au point aux États-Unis en 2001 fleurit en la capitale, en Île-de-France et un peu partout en province, sous l’enseigne Sequoia. Ces pressings verts nettoient le linge à sec sans eau et sans produits chlorés, en le plongeant dans un bain de silicone liquide ou siloxane, un mélange de sable et de silice (produit minéral neutre) biodégradable par photosynthèse, pendant une trentaine de minutes. Inodore, incolore, 107 fois moins volatile que le perchlorétylène, le silicone permet de nettoyer tous types de vêtements ou d’accessoires sans risque (daim, cuirs, toiles, chaussures, sacs à main, L’intérêt de ce procédé est d’éviter la consommation d ‘eau, de conserver l’éclat et les couleurs du linge confié (contrairement au perchlo) et de ne pas dessécher les fibres mais de les assouplir en les hydratant et ainsi de faciliter son repassage. De même, Le silicone présente l’avantage de glisser dans la fibre pour enlever les tâches en profondeur sans abîmer les fibres. Certes on l'a dit plus haut, sa toxicité n'est pas totalement nulle, mais absolument rien à voir avec le nettoyage sec au perchlo des blanchisseries traditionnelles, d'autant que le produit est directement régénéré dans les machines, distillé, filtré et peut ainsi resservit pour la machine suivante. « Nous travaillons en circuit fermé afin de ne rien rejeter dans l’environnement » rassure Nicolas de Bronac, Président de Sequoia Pressing. « En fin de vie, quand le silicone liquide devient trop souillé, il est alors récupéré, revalorisé ou incinéré. Le siloxane n’est quasiment pas volatile et grâce à son utilisation, rien ne part ni dans les nappes phréatiques, ni dans l’air, ce qui nous permet de préserver la santé de notre personnel, tout comme l’environnement. »
À ce titre, le procédé GreenEarth est (tout de même) subventionné et validé par les Agences de l’Eau et la Médecine du Travail pour le remplacement des procédés traditionnels, et l’enseigne Sequoia bénéficie du soutient de la Caisse d’Assurance Maladie, qui la conseille et la subventionne. Rassurant !
> BON PLAN Nettoyage à domicile : Sequoia nous proposent désormais une lessive spéciale sport 100% d’origine végétale et néanmoins ultra efficace pour concilier écologie et protection des vêtements, à utiliser à la main comme en machine. Non seulement, la propreté est impeccable notamment pour les fibres des textiles modernes des vêtements de sport mais en plus, elle élimine les taches les plus tenaces d’herbe, de transpiration comme de terre battue rouge, et ce même à basse température, insiste Nicolas de Bronac, fondateur de Sequoia Pressing, un homme qui en connaît un rayon en matière de linge, ça fait rêver !
Cette lessive « Éco-Responsable Spéciale Sport » a nécessité trois années de recherche et développement dans un laboratoire français. Elle est élaborée à partir d’un savon de base naturelle et renouvelable de palme extraite des fruits du palmier (effet antistatique) et de coprah (reconnu pour ses qualités lavantes), est sans colorant, sans phosphate et non testée sur les animaux (12 € le flacon d’un litre pour 20 lessives).
BONUS : J’ai également testé la lessive bio de l’enseigne Biocoop senteur agrumes ou lavande, LIRE Vive la vente en vrac et 3 autres lessives écologiques, ainsi que la boule de lavage carrément écolo…
Bon et bien avec du linge qui fleure bon la santé, on va se sentir
« impeccable bien » !
Sequoia : www.sequoiapressing.fr