Les jeunes et l’alcool…
Les résultats de la dernière enquête de l’Institut de Recherches Scientifiques sur les Boissons (IREB) montrent que les jeunes Français de 13 à 24 ans ont une relation majoritairement sage avec l’alcool et que la famille joue un rôle important vis-à-vis des risques de consommation abusive.
L’enquête ne montre pas d’évolution majeure au cours de ces dernières années mais signale un abaissement de l’âge de la première consommation et un niveau d’ivresse plus élevé qu’en 2001, mais plus faible qu’il y a 10 ans. Elle apporte des éléments nouveaux sur cette large tranche d’âge permettant l’observation de l’évolution des comportements autour du passage de l’adolescence au jeune âge adulte.
« Nos résultats vont sans doute un peu à l’encontre de l’impression générale mais ils montrent que 6 jeunes garçons et filles de 13 à 24 ans sur 10 ont une expérience nulle ou exceptionnelle de l’ivresse ou du « binge drinking » souligne Marie Choquet, Directeur de recherche à l’Inserm et Présidente du comité scientifique de l’Ireb. Pour autant, il ne s’agit pas d’oublier que 4 % en moyenne des jeunes ont de graves problèmes avec l’alcool (proportion qui augmente jusqu’à 22 ans puis fléchit). Nous montrons que les parents ont un rôle important et peuvent intervenir de manière simple pour éviter que leurs ados ne deviennent des consommateurs à problèmes ».
« Les quantités globales moyennes consommées sont en baisse chez les garçons mais en hausse chez les filles, ce qui réduit la différence entre les sexes, mais les garçons consomment encore trois fois plus que les filles » précise Laure Com-Ruelle, Directeur de recherche à l’Irdes et Membre du comité scientifique de l’Ireb. « L’âge à la première consommation a baissé de 6 à 7 mois mais celui de la première ivresse reste stable chez les garçons qui sont les premiers concernés. L’influence de la consommation de l’entourage est importante, celle qu’ils perçoivent de leurs parents comme celle qu’ils observent chez leurs amis. Lorsque ces derniers s’enivrent au moins une fois par semaine, le risque pour un mineur d’être un consommateur à problèmes est multiplié par 16 et, pour un majeur, ce risque est multiplié par 12, » ajoute-t-elle.
Enfin, Les occasions de consommation (cafés, restaurants, discothèques) ne sont pas les plus déterminantes, alors que les manières de boire de l’entourage, parents et surtout amis, jouent un rôle important pour les mineurs comme pour les majeurs. De plus, l’attitude des parents vis-à-vis de la consommation d’alcool de leurs enfants influence les mineurs. Le contexte socio-économique joue de façon variable selon l’âge : l’argent disponible favorise la consommation à problème des mineurs et, chez les majeurs, on est plus souvent non consommateur si l’on est étudiant ou scolarisé que si l’on est un jeune déjà au boulot.
Source : Enquête Ireb « Les jeunes Français(es) et l’alcool » 2009
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